Le retour de Goldman en solo? Tout, tout, tout sauf un acte manqué ! BRUXELLES- "En préparant cette nouvelle tournée, on s'est beau- coup demandé comment faire mieux que la précédente. C'était vraiment difficile, surtout avec la concurrence... De toute façon, les concerts, vous sa- vez, ce n'est réussi qu'une fois sur deux. On vous promet donc que ce sera plus fort au prochain coup." Petit farceur, va, le copain Gold- man. Sous des dehors de blasé-fini, il a d'abord voulu faire croire, ce week-end à Forest National, qu'il était là en passant, la gratte en dan- doulière et les charentaises à la place des santiags. Et c'est ce qu'on a cru, figurez-vous, lors d'une mise en route Unplugged tachetée de ti- tres comme On ira, Ce n'est que toi, On s'est dit ou La vie par procuration, ramollos aux entournures. Un début entre amis, en définitive, avec pour témoins le violon et une sorte de folk irlandais passablement soporifi- que. Rien d'excitant, en somme. La rime et surtout pas la frime Tout ça jusqu'à ce que, comme di- rait l'autre, tout s'éclaire. Que JJ em- poigne sa guitare électrique ("ça fait très frime de changer de guitare"), que le halo de lumière se mue en li- ght)show des grands soir et qu'on envoie la gomme. avec, en amorce de pareil revirement, Tout était dit, un Elle attent particulièrement charnu, Un doute et le moment qui s'avérera le plus jubilatoire de tous, Pas toi, inclus sur l'album Non-homo- logué en 86 et récemment repris par les petites Blacks de Melgroove. Pourquoi jubilatoire ? Parce que, au terme d'une première interpréta- tion de ce hit ô combien déchirant (on a essayé de compter les bri- quets allumés mais en vain...), Gold- man fait son Jean-Jacques. sans crier gare, le voici qui balance la même mélodie mais à la sauce reg- gae, hard rock, rap et... tango. im- pa-ya-ble et surprenant de la part |
de ce futur quinquagénaire que l'al- bum En passant nous a montré bien autosatisfait. Comme quoi tout le monde peut se tromper. Le reste du concert sera d'ailleur émaillé d'autant d'instant en forme d'excuses à son égard. Car la magie ne commence à prendre corps que sur le rythme banjo de Elle a fait un bébé toute seule, le climat Dire Strait de Là-bas (en hommage à Si- rima, l'artiste offre au public les mots qu'elle immortalisa sur Entre gris clair et gris foncé), les notes sla- ves de Natacha (pas besoin de faire Comme toi après ça) et le top-frisson de Quand tu danses. Désolé mais, là, on n'est pas loin de la perfection. Avec Je te donne, ensuite, l'homme en or prouve qu'il n'a ja- mais marché seul, re-bondissant la fidélité qu'il porte à Michael Jones, lequel martèle toujours les planches à ses cotés, et sera encore du voyage en 2024. Comme le présu- ment les images projetées en qua- tre exemplaires sur écran géant. Amusant, à nouveau. Il plonge la salle dans la brume Philanthrope à la discrétion att- chante (Quand on ouvre nos main), Goldman sait aussi se poser en meilleur artificier que Michael Jack- son (l'espace d'une seconde, Forest se transforme en champs de bru- mes : au feu !) ou en nostalgique aguerri. A ce propos, la reprise, indis- pensable, de succès aussi purs et naïfs que J'irai au bout de mes rêves, Il suffira d'un signe et Quand la musi- que est bonne ne nous contredira pas non plus. Des hymnes idéaliste qui, aujourd'hui, font voir que le frère de Sister Jane a grandi. Au risque de se répéter, Goldman a le chic pour se promener d'une émotion à l'autre. expérience oblige. Et avant tout, pour ne pas se regarder le nombril. La preuve avec ce final chaotique où l'important n'est pas de chanter Pour que tu m'aime encore comme Céline Dion (heureusement) mais de jouer franc jeu avec la foule en délire. Car Jean- Jacques, Sache qu'ils t'... Jean-Philippe Darquenne |
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